Depuis que le Fritz chut à nouveau, la presse se fait l’écho de déclarations de citoyens à la mémoire courte comme les cheveux d’une recrue.
Rappelons que le déboulonnage de cette statue par les autonomistes constitua un acte fort. En effet, cet affront au bon goût symbolisait l’emprise coloniale de l’armée sur les terres jurassiennes, à l’heure où les projets de places d’armes dans les Franches-Montagnes et en Ajoie attisaient la révolte.
Que les nostalgiques et défenseurs du gris-vert se souviennent que des officiers jurassiens furent écartés de la commémoration de la “mob” sous prétexte qu’ils étaient séparatistes. Romain Berberat, qui avait osé prendre la parole à la Fête du peuple jurassien, se vit même retirer le commandement de ses troupes.
On peut vouloir remettre le Fritz à sa place, faire un musée à son sujet ou sculpter un bout de bois amoureusement pour le faire renaître, mais qu’on ne se prétende pas Jurassien en même temps. En ces temps houleux, il est important de se rappeler les valeurs qui fédérèrent le peuple jurassien, soit celles d’ouverture, de liberté et de résistance face aux bottes qui n’avaient que mépris pour nos terres. Ainsi, comme les événements récents l’ont montré, il y aura toujours des Jurassiens qui s’assureront que le Fritz ne reste pas debout.
Et quand Christophe Meyer compare, pour faire l’intéressant sur les ondes de la Radio romande, ceux qui ont renversé le Fritz aux talibans destructeurs de statues, il montre bien quel opportuniste il est, lui qui ne s’est jamais gêné de faire commerce de sa prétendue identité jurassienne. Nous ne pouvons que lui dire: Adieûûû.
Groupe Bélier